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Faut-il "croire" en Dieu ?

Croire, c’est aujourd’hui « tenir une opinion (subjective) avec certitude ». En fut-il toujours ainsi ?

Au sens de l’Ancien Testament, la foi est la réaction de l’homme en face de l’action de Dieu qui a l’initiative. Dans l’Ancien Testament, le fidèle croit (avec fidélité et dans l’obéissance) en Dieu en raison de ses actes. Ces actes eux-mêmes, il n’a pas besoin de les « croire », parce qu’ils sont visibles dans l’histoire du peuple.

Qu’en est-il de la pistis dans le Nouveau Testament et du pisteuô du Credo ? Selon Bultmann et Wieser, dans le Nouveau Testament, le substantif pistis a la double signification de « fidélité » et de « confiance », comme en grec. Avec pour corrélatif le fait d’ajouter foi aux paroles de Dieu et de leur obéir. Commentant la notion de foi chez Philon d’Alexandrie, ils ajoutent : « La pistis est donc au fond la certitude inébranlable de l’homme, fondée dans le fait qu’on compte entièrement sur le seul fondement solide, le seul qui soit vraiment l’être »

Au regard de ces précisions, « Je crois en Dieu, le Père tout-puissant » pourrait se lire « Je compte entièrement sur le seul fondement solide, le seul qui soit vraiment l’être : Dieu le Père tout-puissant. » Je m’appuie entièrement sur Dieu le Père tout-puissant, je lui accorde ma confiance, à lui et à sa parole. Il ne s’agit pas de « croire » en quelque chose ; il s’agit de m’en remettre à quelqu’un.